Guillaume Tell
PENSER PAR SOI-MÊME
Une ouverture de saison digne d’un grand chef cuisinier
« Ceux dotés de bon sens apprennent à se taire et à obéir ! » Friedrich a mis ces paroles dans la bouche de son bailli Gessler. Le chapeau de ce dernier symbolise l’arbitraire et le despotisme, deux termes qui s’associent encore et toujours lorsque le manque de liberté domine.
En 1829, comme si souvent, Gioachino Rossini a allégé cette thématique si peu digeste comme seuls savent le faire les plus grands chefs cuisinier. La flèche qui transperce la pomme et le meurtre du tyran défilent au galop, et pourtant cet assaisonnement fin nous met les larmes aux yeux. Car nous sommes conscients que les Gessler sont encore parmi nous, même s’ils se nomment autrement et ne portent souvent plus de chapeaux.
Commençons donc la saison et un nouveau chapitre théâtral à Sarrebruck avec tout ce qui est juste : la liberté, la résistance contre l’arbitraire, et l’héroïsme, et apprécions la création magistrale de ce chef étoilé parmi les compositeurs ! Rossini est devenu européen, pas vraiment de son plein gré, mais finalement avec une grande passion. Et s’il a donné une voix aux combattants pour la liberté, alors l’opéra a prouvé qu’elle peut être bien plus qu’un simple musée sonore. Le poète et le compositeur ne nous disent pas ce qui est censé. Ils nous font ressentir pourquoi nous devons penser et agir par nous-même. Bon appétit !